Lisette JOVIGNOT

Entretien

Mai 2016

Quand et pourquoi êtes-vous arrivé à Chilly et pourquoi y êtes-vous resté ? Est-ce un choix ?

Nous sommes arrivés, mon ex-mari, mon fils et moi, à Chilly-Mazarin au printemps 1966.
Nos moyens financiers nous ont conduits à Chilly-Mazarin par défaut, nos recherches s’étant déplacées de la banlieue ouest (Puteaux, Suresnes), d’où était originaire mon mari, vers le sud, moins onéreux.

Comment vous êtes-vous logé ? (Était-ce facile ? confortable ? coûteux ? …).

L’achat d’un appartement dans la résidence du Cardinal a été facilité par l’obtention d’un prêt à taux avantageux de la part d’EDF, employeur de mon mari.

Si vous avez travaillé, était-ce sur place ou loin ? Avez-vous changé de travail au cours de ces années ? Quels ont été les moyens de transport ?

Nous avons toujours travaillé sur Paris, l’un et l’autre. Des facilités de stationnement sur mon lieu de travail jusqu’en 1983 m’ont permis d’utiliser la voiture pendant cette période. Puis, de 1983 à 1990, j’ai utilisé le RER C et le parking de la gare pour rejoindre mon nouveau lieu de travail, avant de reprendre la voiture quand le service qui m’employait a déménagé près de la gare de Lyon, m’offrant une possibilité de parking.
Pendant toutes ces années, j’ai vu s’allonger régulièrement les temps de parcours, au rythme où s’accroissaient la population et la circulation automobile.

Si vous avez eu des enfants : comment étaient-ils gardés ? Comment se passait l’école ? Quelles étaient leurs autres activités  (centres de loisirs, colos, cinéma, sport… ?)

Lorsque nous sommes arrivés à Chilly-Mazarin, notre fils avait déjà 3 ans mais nous avons recherché une assistante maternelle pour le prendre en charge hors du temps scolaire, y compris pour le faire déjeuner et le récupérer après la classe. Il fallait surtout qu’elle soit disponible pour le garder au-delà des horaires normaux lorsque nos contraintes professionnelles l’exigeaient.

Cette situation a duré jusqu’à son entrée au lycée, en classe de 3ème ! et sa « tata » faisait bien sûr partie des invités le jour de son mariage !

J’ai du mal à situer les évènements dans le temps, mais je me souviens que c’est l’école maternelle Pasteur qu’a d’abord fréquentée mon fils avant d’entrer dans l’école du Centre, celle qui accueille aujourd’hui le centre de loisirs, pour y suivre le cours préparatoire (avec Mme FERRANDI, une figure de l’école publique). Puis les enfants ont été affectés à l’école élémentaire Pasteur – je suppose que son entrée en fonctionnement avait été décalée par rapport à la maternelle – ce qui avait provoqué la manifestation de la colère des parents… sans résultat ! Nos enfants quittaient une école à chaleur humaine, en pierres meulières, de taille adaptée à la population, pour un immeuble sans âme, aux longs couloirs, aux capacités supérieures aux besoins tels que nous les imaginions !

Et vous, participiez-vous à des activités ? (loisirs, culture, sports…). Et aujourd’hui ?

A l’âge de 7-8 ans, notre fils a été inscrit au club de football et dès lors, son père a fait partie de l’encadrement du CMMC, assumant la responsabilité des équipes jeunes pendant plusieurs années. Il participait notamment à l’organisation de stages dans le centre de vacances de Morangis, à Lézardrieux, où je l’ai accompagné à 2 reprises pour assurer une présence féminine, nécessaire dans les moments de blues que connaissaient nos sportifs !

Et quels souvenirs gardez-vous de la vie locale : relations de voisinages, commerces, associations, fêtes, vie politique locale ?

Je me souviens aussi de l’organisation du tournoi international de football, qui voyait venir des équipes de Hollande, Italie, Espagne, . Puis les évènements de 1968 ont vu les résidents se rapprocher, d’autres au contraire s’éloigner, mais peu nombreux même si les opinions divergeaient. La proximité du projet d’autoroute a aussi contribué à créer un climat propice au maintien de relations amicales.

Enfin la préparation des élections de 1977 a favorisé, dès la création de l’Envol de Chilly, des relations très étroites entre les uns et les autres, jusqu’à la victoire.

Un souvenir en particulier reste gravé dans ma mémoire : la réunion publique organisée, dans l’ancienne salle de cinéma, pour présenter le projet de budget… de quelle année ? En tout cas, il y avait du monde.

Et puis j’ai gardé le souvenir du mandat effectué entre 1983 et 1989 : la délégation à la prévention de la délinquance m’avait été confiée et j’ai contribué, après la création du Conseil National de Prévention de la Délinquance (loi Bonnemaison de 1983 me semble-t-il), à créer, avec l’aide efficace d’Angèle Coupry, le premier club de prévention qui s’appelait Rue Verte, du nom de la rue où il fut installé.

Finalement, pourquoi êtes-vous resté toutes ces années à Chilly-Mazarin ? Et pourquoi y restez-vous aujourd’hui ? Et si c’était à refaire ?

Pendant quelques années, entre 1987 et 1995, je suis allée habiter Paris mais tout en conservant mes attaches locales. Et il me fut facile, dès que j’ai pris ma retraite en 1995, de m’impliquer complètement dans les activités de la ville, que ce soit au plan politique avec les mandats que j’y ai successivement détenus, que ce soit au plan personnel avec les amitiés que j’y ai conservées.