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Gérard Blotnikas représente pour moi un personnage, une figure de notre ville. 1987, je venais d’arriver à Chilly-Mazarin. Mes enfants étaient scolarisés, au collège ‘Les Dînes Chiens’ et à l’école élémentaire ‘Pasteur’. Je fus vite impliqué dans la vie associative comme parent d’élèves, responsable à la FCPE.
Le souvenir que j’ai de Gérard, c’est celui d’un homme ouvert, avec des yeux qui savaient être rieurs mais aussi se faire attentif, à l’écoute des autres. Il forçait le respect naturellement car il n’avait pas besoin d’en imposer ; ses propos étaient justes.
C’était le temps où il n’était pas nécessaire de montrer son appartenance à une quelconque chapelle ou à un quelconque courant de pensée. Gérard Blotnikas regardait l’être humain qu’il avait devant lui, simplement, avec l’intelligence de son âme mais aussi avec l’intelligence de son cœur.
En ces temps où le trouble est dans nos esprits, où l’appartenance sociale est une préoccupation, où la couleur de peau et les origines sont des freins, où la stigmatisation devient le lot commun, il est opportun et utile de se rassembler, comme nous le faisons aujourd’hui.
Gérard Blotnikas a beaucoup donné pour la ville de Chilly-Mazarin, nous avons aussi reçu de lui. Il symbolise à mes yeux l’ouverture, la générosité et l’intelligence, des valeurs qui devraient être partagées par tous. Hélas ! …
Cette maison que certains veulent démolir était la sienne parce qu’il la savait accessible à tous. Maison des Jeunes et de la culture et … centre social : quel programme ! Quelle ambition ! Quelle outrecuidance dans une période qui préfère le repli sur soi, qui célèbre le passé plutôt que l’ouverture et le vivre ensemble.
Les esprits obscurs ne disent pas ‘Nous’ mais disent toujours « Je ». Mais ce n’est pas un jeu de détruire la MJC Gérard Blotnikas, c’est un crime.

le 11 novembre 2015 à Chilly-Mazarin

Bernard BRESLER

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