Hommage de Rafika Rezgui

à Elisabeth Boudot-Redy

Le 18 mai 2015  

Maire de notre ville de 2012 à 2014, j'ai eu le grand privilège de conduire une équipe municipale au sein de laquelle Elisabeth occupait une place significative.

Après les témoignages de ses camarades du parti communiste, je voudrais souligner auprès de vous combien Elisabeth était aussi investie dans la vie locale de Chilly-Mazarin au travers de ses fonctions municipales.

Sa dernière délégation d'adjointe au maire portait sur la citoyenneté et l'Etat-civil. Dans une étroite relation avec les agents du service, elle aimait à rappeler que son secteur était un point de passage obligatoire pour les habitants et que la qualité d'accueil de l'usager allait de pair avec les moyens, tant humains que matériels, qu'on lui consacrait. Naissances, mariages, décès, baptêmes républicains, recensements militaires et de la population, cartes d'identité, inscriptions sur les listes électorales ... tous ces actes de la vie civile, nous rappelait-elle, incarnent la rencontre entre l'administré et sa commune. Alors si elle estimait que certaines décisions ou absences de décisions, menaçaient la qualité du service, Elisabeth ne manquait pas de nous interpeler, souvent vivement d'ailleurs, pour obtenir satisfaction.

Car c'est comme cela qu'était Elisabeth : engagée auprès des agents pour leurs conditions de travail, exigeante envers les élus auxquels elle rappelait que dans une municipalité il n'existe pas de secteur secondaire, vive et tenace face à ceux qu'elle voulait convaincre.

Pour cela elle avait une conduite : elle était assidue à toutes les réunions des instances municipales. Élisabeth mettait un point d'honneur à être toujours là et à toujours défendre son point de vue pour peser sur les décisions. Les lundis soir, nous avions un bureau municipal à 21 h. Elle arrivait toujours sans avoir eu le temps de diner parce que, jusqu'au dernier moment, elle prenait en charge ses patients. Et je souligne que nos réunions commençaient à 21h pour finir rarement avant minuit.

Enfin, même si je sais que Gérard Funès, qui s'exprimera après moi, en parlera beaucoup mieux, je voudrais dire que si la citoyenneté et l'Etat-civil est la délégation qu'elle avait dernièrement exercée avec passion et implication,  il y en a une autre qu'elle a indéniablement marquée du sceau de ses convictions et de ses valeurs. Je veux parler de l'action sociale et plus largement des Solidarités. Je me limiterai à vous dire que le respect mutuel qui s'était vite installé entre nous était essentiellement dû au fait que nous avions en commun d'avoir été adjointes aux Solidarités auprès de Gérard Funès. Jamais intrusive dans ma délégation, elle n'en était pas moins une conseillère bienveillante, attentive aux évolutions de la précarité et de ses nouvelles formes.

 

Très vite, j'ai su que la Solidarité, l'entraide et la dignité humaine étaient les combats de sa vie.
Toute l'équipe municipale la respectait et s'associe à moi pour lui dire, en ce moment d'adieu, que nous garderons ce souvenir de la Femme militante. Merci Elisabeth.