La MJC-CS Gérard-Blotnikas

L’histoire de la Maison des Jeunes et de la Culture - Centre Social « Gérard Blotnikas » de Chilly-Mazarin résumée en deux minutes, c’est ici : https://vimeo.com/378022772 .

 

 

L’histoire de la MJC un peu plus détaillée, c’est ici :

La création

La Maison de Jeunes et de la Culture a été créée sous forme associative par délibération du conseil municipal le 21 juin 1965, sous la présidence de Théophile Ballu. Elle s’est progressivement développée jusqu’à l’entrée dans ses locaux inaugurés en septembre 1971.

A la fin de l’année scolaire, la MJC avait 600 adhérents, puis 1000 en 1974.

 

 

Mais déjà des tensions apparaissaient entre la municipalité de l’époque et l’association. Un « centre culturel » municipal a été créé regroupant toutes les activités culturelles de la ville et retirant à l’association la gestion de son local. Le journal « l’Envol de Chilly » dénonçait en novembre 1974 le but de cette décision de « mettre sous le contrôle direct de la municipalité toutes ces activités et d’enlever tout contrôle de la gestion aux usagers ». Et il concluait  par cet avertissement « si, dans les années qui suivent, [les jeunes de Chilly] ne trouvent pas de structures capables de les accueillir, de les insérer dans notre société, nous nous préparons des jours difficiles ».

Après l’élection de Gérard Funès en mars 1977 le centre culturel et la MJC ont retrouvé autonomie et dynamisme, comme l’atteste le bulletin municipal de novembre 1977.

La culture : festivités  et éducation populaire

Au fil du temps les premières salles (un foyer, des salles d’activités et des bureaux) ont été complétées d’une salle de spectacles (rénovée en 2008), puis d’une extension (d’abord dans un préfabriqué de 90 m², puis dans un agrandissement de 420 m² réalisé en 2002 pour un coût de 632 000 € subventionné pour moitié par le département et la région) ).

Ouverte jusqu’à 23 heures, la MJC a, pendant 40 ans, animé la vie culturelle de la ville, par des concerts, des activités, des expositions, des cours, des festivités et animations, des rencontres  …

Quand, au cœur du mois d’août 1980, la MJC présente un concert du groupe Téléphone (un des rares groupes de rock français exporté dans d’autres pays, plus de 6 millions de disques vendus), le journaliste du Républicain écrit « Dans une banlieue réputée triste et amorphe en période de vacances (sic), l'arrivée en août 1980 de Jean-Louis Aubert et sa troupe à la MJC de Chilly-Mazarin résonne comme un coup de tonnerre. Les 600 places du concert trouvent vite preneur. » Prix de l'entrée : 10 francs (environ 1,50 €).

 

Avant tout la MJC était un mouvement d’éducation populaire. En 1997, son directeur, Max Leguem, expliquait « moi-même pur produit de l’éducation populaire, je crois fermement que l’éducation, l’information rendent les gens meilleurs, les incitent à intervenir dans la cité et à faire bouger les choses »

En octobre 1997 la MJC affiche près de 1200 adhérents, 43 activités, 38 salariés, et … un  président de 24 ans Martial Louise-Alexandrine, qui témoignait près de vingt ans plus tard, en 2015 : « Dans la MJC, peu importe qui tu es, on te laisse prendre la parole, agir, faire évoluer les choses. Mieux que ça, on t’incite. Tu penses qu’on t’apprend des choses, mais en fait on te révèle. Je ne savais pas que je peux jouer de la musique comme je le fais, je ne savais pas que je pouvais participer à un projet d’animation et le rendre possible, je ne savais pas que je pouvais contribuer à faire des choses pour lesquelles des gens me diraient merci. »

 

La MJC a reçu le nom de Gérard Blotnikas en février 1996 en hommage à cet élu qui avait été adjoint chargé des Affaires scolaires la Jeunesse pendant 17 ans. La plaque avait été réalisée par Pierre GiraudonEn 2009, la MJC Gérard Blotnikas reçoit de la CAF l’agrément comme Centre social et devient la MJC-CS Gérard Blotnikas

 

En 2014, la MJC-CS Gérard Blotnikas comptait 1400 adhérents, 10 permanents et 32 animateurs d’activité, et était la deuxième de l’Essonne par son importance, organisant de nombreux événements et concerts. 

La destruction

En décembre 2014, Jean-Paul Beneytou, nouveau maire de Chilly-Mazarin, annonce au conseil d’administration qu’il mettra fin à la convention qui lie la ville et l’association et qu’il détruira les locaux pour bâtir un nouveau centre culturel. La confirmation de cette décision n’interviendra qu’en avril 2015, après les élections départementales auxquelles le maire et sa première adjointe chargée de la culture ont été candidats malheureux. Plusieurs prétextes ont été avancés : bâtiment dangereux pour cause d’amiante (bien que le maire avait lui-même avait attesté par écrit en juin 2014 qu’il n’y avait pas de difficulté à cet égard), coût excessif pour la commune, présence d’un nombre de personnes extérieures à la commune trop grand à ses yeux … 

Cette décision a provoqué une grande incompréhension et des remous qui se sont manifestés dans des débats, au conseil municipal ou dans les espaces publics de la ville :


Finalement, le maire a coupé toute relation avec l’association, lui interdisant même de participer aux traditionnelles journées des associations en septembre (décisions annulées ultérieurement par le tribunal administratif) et refusant de lui payer les sommes promises en contrepartie de la réalisation de certaines activités organisées pendant l’année. L’association a développé alors une action hors-les-murs comme l’a montré un reportage de FR3 :

 

Jean-Paul Beneytou a fait détruire le bâtiment, et s’est orienté vers la construction non pas d’un centre culturel mais d’un projet immobilier de plusieurs centaines de logements confié au groupe Eiffage. Mais beaucoup d’irrégularité dans les procédures engagées (modification du PLU, vente des terrains communaux) ont empêché la réalisation de ce projet et le terrain reste en friche.

 

 

Commentaire vu sous une vidéo mise en ligne sur You Tube « Pourquoi laisser traîner les enfants dehors ? Pourquoi supprimer ces possibilités de rencontre, de partage ? ». Echo aux lignes de l’Envol de Chilly, 40 ans plus tôt : « Si les jeunes ne trouvent pas de structures capables de les accueillir, de les insérer dans notre société, nous nous préparons des jours difficiles ».