Le lieu de culte musulman

Comme dans toutes les villes de la région parisienne, des musulmans pratiquants de Chilly-Mazarin ont souhaité disposer d’un lieu de culte. Dans un premier temps, c’est la salle polyvalente du foyer Adoma qui a servi de lieu de prière. Cette solution a permis d’éviter les prières de rues, comme on avait pu en voir à Paris ou Longjumeau, mais cette solution n’était satisfaisante ni pour le foyer, ni pour les fidèles et les capacités d’accueil de cette salle étaient très vite saturées.

 

 

De multiples projets ont été envisagés dont :

-           - un projet sur le parking d’Adoma, mais le permis de construire accordé a finalement été                annulé en 2012 par le tribunal administratif pour une question de dégagement de parking ;

-              - l’utilisation d’un pavillon comme lieu de prière, à laquelle la municipalité s’opposait (pas aux          normes de sécurité, pas de parkings, trouble de voisinages prévisibles) mais sans être certaine      de parvenir à empêcher durablement cette utilisation.

 

Comme beaucoup d’autres municipalités de toutes obédiences politiques, la municipalité de l’époque a estimé qu’il était préférable de permettre la réalisation d’un lieu cultuel et culturel adapté à une pratique digne que de constater à postériori l’apparition de prières de rue ou l’utilisation de locaux absolument pas adaptés.

Ainsi, en 2012, une procédure de vente d’un terrain municipal situé rue des édouets a été engagée pour permettre une telle réalisation sans gêne pour le voisinage ni la circulation. Une réunion publique a réuni près de 120 personnes le 20 septembre 2012.

                                     Chilly-Mag, septembre 2012

Le conseil municipal a délibéré ensuite, à deux reprises. Le 22 octobre 2012 il a demandé au service des Domaines du ministère des Finances d’estimer le prix de la parcelle, et le 17 décembre 2012 il a autorisé la signature de la promesse de vente au prix fixé par le service de Domaines. Cette procédure a été résumée par Gérard Funès dans le Chilly Mag de janvier 2013.

La promesse de vente contenait deux clauses suspensives : l‘acquisition effective, auprès d’un propriétaire privé, d’un terrain de 2 234 m² destiné à permettre l’aménagement de la voie d’accès via la RD 118, et l’obtention du permis de construire. Le projet de permis déposé en juin 2013 a été reconnu valide au regard des règles du Plan local d’urbanisme et a donc été accordé en décembre 2013. La vente du terrain a finalement été signée quelques mois plus tard  par Jean-Paul Beneytou, nouveau maire de Chilly-Mazarin, le 22 juillet 2014 au prix convenu.

 

 

Pourtant, dans le numéro de juillet-août de Chilly-Mag, Jean-Paul Beneytou, qui en tant que conseiller municipal d’opposition pendant le mandat précédent avait été appelé à délibérer sur ces projets, déplorait une opération menée « en catimini », tout en reconnaissant que « le projet architectural (…) n’est pas inélégant » et qu’il est normal « que chacun puisse disposer d’un lieu de prière confortable et adapté à son culte ».

                                Chilly-Mag, juillet-août 2014

Au mois d’août, un riverain morangissois a déposé un recours contre ce permis, notamment pour défaut d’affichage, mais sans succès.

 

Le projet prévoit, outre une salle de prière, une bibliothèque, un bureau, une salle de réunion et plusieurs classes, pour de l'accompagnement scolaire, ouvert selon les responsables à « tous les enfants de Chilly et Morangis, qu'ils soient musulmans ou non. Ce sera un espace ouvert de rencontre et d'échanges. » (Le Parisien, 14 novembre 2018)

 

 

Les travaux se sont déroulés progressivement, du fait des difficulté de financement du bâtiment par les seuls fidèles (Le Parisien, 18 juillet 2017) mais le gros œuvre a été achevé en 2019, permettant de présenter le 6 octobre 2019 le futur équipement au public. 

La ville de Chilly-Mazarin sera donc au niveau de ses voisines, comme Massy (qui bénéficie de la première mosquée « Haute qualité environnementale ») ou comme Longjumeau dont la maire Sandrine Gelot (LR) s’est engagée dans la vente d’un terrain de la ville pour permettre une telle réalisation et qui déclarait : « Cela fait 20 ans que la communauté musulmane de la ville entend parler de projets privés mais qui n'aboutissent jamais. Il faut que les fidèles puissent prier dans des conditions dignes, librement et selon les règles de la République. » (Le Parisien, 9 juillet 2018)